
J'aime bien les réunions parents-profs. C'est l'occasion quasiment unique dans l'année de croiser les géniteurs de ces chers élèves, et cette rencontre réserve parfois des surprises. Comment cette adorable gentille dame a-t-elle bien pu créer un gamin aussi pénible ?
Bien souvent, on peut tester les théories de génétique. On retrouve un nez, des yeux, une démarche qu'on a déjà vus en classe. La plus belle illustration de combinaison génétique complètement aléatoire a été il y a quelques années un garçon bien roux et bien blanc dont la maman était en fait métisse. "Comment ça, c'est VOUS la maman de Théo ?" ... Un ange passe... "Bien Bien, bonjour bonjour, installez-vous !" (doublement de mots et big smile pour masquer l'hésitation de départ, hum hum).
On assiste parfois à un festival d'hypocrisie "mais je vous assure, il bosse, je suis derrière lui !" (c'est pour ça qu'il a 3 de moyenne), ou de larmoiements "mais comment peut-il avoir de telles notes, vous savez en en ce moment il est perturbé car on divorce / j'ai plein de boulot / on déménage / ma grand-tante est morte / il a eu une petite soeur..." (oui enfin il a 14 ans, pas 2 hein, il peut gérer non ?).
Il y a aussi ceux qui viennent pour recevoir plein de félicitations pour leur enfant, ceux-là sont quasiment là à chaque fois, on est bien contents de les voir mais le fait est qu'on n'a pas grand chose à leur dire... par contre ceux qu'on voudrait vraiment voir sont souvent absents, et cette absence peut déjà expliquer bien des choses.
Enfin, cette année, je me sens moins péremptoire, en fait pour la première fois j'arrive à me mettre à leur place. J'imagine mon Octave assis à côté de moi, son prof principal en face de nous, nous expliquant qu'il faut qu'O. se concentre en classe, qu'il ne travaille pas assez, que son orientation peut être compromise. Je m'imagine devant un bulletin où les notes ne contiennent qu' un chiffre et je frémis d'angoisse ; déjà en tant qu'élève je ne supportais pas d'avoir des notes en dessous de 14 (sauf en EPS, je l'admets, certaines pourront témoigner :D ), alors pour mes fils ce sera dix fois pire, c'est sûr. Et comme je sais que pour SuperMâle ce sera la même chose (déjà qu'il stresse sur la qualité du pédalage ou le réalisme des bonhommes patates d'O...), je me dis que mes fistons risquent de nous avoir sur le dos en permanence durant toute leur scolarité. Si avec ça ils n'entrent pas à Polytechnique, je nous considérerai en échec parental ;-)
J'avais un copain dans le temps qui me disait qu'il n'y avait rien de pire que de passer sa scolarité avec un prof pour parent. Des témoignages ? Suivez mon regard... ^_^