dimanche 24 février 2008

En vacances j'oublie tout


Raaaaaaaaaaaaaaaaaaaah (râle de plénitude), ayé c'est les vacances !!!

Je crois que ce sont les vacances les plus méritées que j'aie connues (il est vrai que ma carrière n'en est qu'à son début). En vacances, j'oublie tout :

- j'oublie la réunionnite maladive qui a pris mon collège ces 3 dernières semaines : préconseils, conseils, post-conseils (nan ça ça existe pas... pas encore), réunion parents-profs, conseil d'administration, réunion de préparation de la rentrée 2008...

- j'oublie que c'est pendant ces 3 dernières semaines que le rectorat a décidé de m'octroyer des stages et réunions, plusieurs mercredis de suite, forcément

- j'oublie qu'une de ces réunions fut la plus mortelle de toute ma carrière (courte, comme susdit), avec des collègues de SVT qui mériteraient de concourir pour le Grand Prix du Coupeur de Cheveux en 4.
Là, ça mérite un petit aparté (passez au paragraphe suivant si vous n'avez rien à battre, ce que je comprends trèèès bien).

L'inspecteur a dit : "faites des ateliers pour construire des activités pratiques pour des élèves de 5e". Tirage au sort : "La transformation des aliments en nutriments se fait sous l'action d'enzymes". Avec mes deux comparses, tentative de détermination de la problématique. Moi : "Bon ben... Je verrais bien Comment se réalise la transformation des aliments en nutriments ?" Coupeur de Cheveux n°1 :"Je ne suis pas tout à fait d'accord, ce n'est pas là une problématique mais un problème, je dirais plutot Qu'est-ce qui permet la transformation... ? " Moi : "Ah, euh... bon OK" Coupeuse de Cheveux n°2 : " mais ne devrait-on pas partir de l'enzyme si la notion a été vue avant ? Pourquoi pas L'enzyme permet-elle la transformation... ?" CC1 : "Là c'est une question, on sort carrément de la problématique." Moi : "..."
Bilan, 30 minutes pour trouver une problématique à la con, suivies de 20 minutes de décryptage des virgules et adjectifs des documents d'accompagnement des programmes. Résultat : 10 minutes pour construire un début d'activité pratique, et moi qui rongeais mon frein en pensant à mes enfants que j'avais laissés chez la nounou alors qu'il faisait beau... Je ne vous raconte pas l'humeur massacrante dans laquelle j'étais en sortant de là.


- j'oublie que je me suis lancée dans un projet de folie qui tabasse sa race avec mes chtis 6e et ma collègue Del (qui me dit tout le temps qu'elle va me mettre un comm tellement elle s'est poilée devant mon blog, mais pour l'instant que dalle, hein miss...), mais qui nous prend beaucoup de temps (et encore, on n'est pas encore au point côté prep)

- j'oublie que j'ai tellement peu dormi depuis 3 semaines que jeudi soir je me suis écroulée à 20h, et qu'au lever 10h plus tard j'étais encore naze pour mon dernier jour de boulot

- j'oublie que ce même jeudi soir, pour cause d'écroulage je n'ai pas corrigé mes copies, et que le lendemain en les exhibant fièrement à mes élèves j'ai eu un blanc de 15 secondes... suivi d'un "ah ben non, je n'ai pas corrigé vos copies... alors vous allez les corriger vous-mêmes ! Allez, exercice d'autocorrection, ouèèè" (séance bien nulle-HIé, ça faisait longtemps).

Enfin voilà, un peu de vacances, un beau soleil dominical, une douceur printanière, deux pti garçons en pleine forme, 2h de farniente sur le balcon, quelques heures de balade dans le parc, un homme qui vous offre un pti cadeau, et franchement ça va mieux :)

samedi 16 février 2008

Les bornes des limites [edit]

Merci les filles pour vos conseils, je ne sais pas si je ne suis pas encore un peu bornée car j'hésite beaucoup...

En tous cas, vous me rappelez que j'ai 2 coups de fil à passer depuis un bail ! Y'a largement moyen demain ou la semaine prochaine (sauf lundi et mardi soir : conseils), faut juste que je me colle un post-it sur le front.

Christelle, ça va être compliqué de se voir car mercredi j'ai un stage et je pars TOUTES les vacances en Normandie (yes !), because méga travaux de refondations en bas de chez moi + voisins du dessus qui refont leur appart de Z à A, j'ai l'impression de vivre au milieu d'un aéroport en travaux. Du coup, ce sera pour mars, bouhou :'(

PS : après copain d'avant, facebook ! Vous me suivez ou vous y êtes déjà ?


bises bises


[edit : mel, j'tai vue sur facebook !]

vendredi 15 février 2008

Copine d'avant


Vous aviez une meilleure amie. C'était quand vous étiez ado. Vous êtes restées les plus grandes copines de la Terre pendant presque 10 ans. Et aujourd'hui, si vous comptez bien, vous avez coupé les ponts depuis... presque 10 ans. Une brouille à la con, ou peut-être était-ce un conflit profond.

Et puis vous vous inscrivez sur un site de retrouvailles, parce qu'on vous en a parlé. Et le premier nom que vous cherchez, sans y avoir réfléchi, c'est le sien. Et vous le trouvez. Et vous vous rendez compte qu'elle a changé de région, comme vous. Et qu'elle habite dans la ville à côté de celle où vous bossez.

Vous faites quoi, vous ?

Perso, là, je ne fais rien.

Enfin si, je me retourne le cerveau pour savoir ce que je dois / devrais / ne devrais pas / faire.

Je crois que je n'ai pas envie de me prendre un râteau. Est-ce que j'y perds quelque chose ? Pas sûr... Je n'en sais fichtrement rien.

Pitaing, pourquoi j'ai tapé son nom ?

mardi 12 février 2008

Zizi sexuel (suite)

Le grand évènement de l'année de 4e, attendu ardemment par les élèves, préparé avec minutie et moult pincettes par le prof de Sciences de la Vie et de la Terre, c'est bien sûr le chapitre sur la reproduction. A nous, rires gras, blagues douteuses, questions faussement innocentes sur des sujets zoo/scato/nécro... hmm que de plaisir en perspective !

Comment parler sérieusement des aspects scientifiques de la reproduction quand les bouquins nous proposent des docs comme ça :



OK c'est une expérience historique, mais va rester sérieux en étudiant des grenouilles en caleçon... ou quand une élève s'exclame : "Euh m'dame, elle a une couche la grenouille là ???".

Comment donc désamorcer la bombe hormonale qui risque de nous exploser en pleine tronche, ruinant nos efforts de préparation et notre enthousiasme à transmettre de la Culture Scientifique ? Quelques stratégies glanées en stage auprès de collègues (femmes, jeunes et hyper branchées, comme moi... hem) :

- avant même de démarrer, faire un speech : "bon alors maintenant on aborde une partie très sérieuse qui vous concerne de près : la reproduction sexuée". Rires gras ("huhu, elle a dit sexe la prof"). A priori, c'est le bide. Poursuivre avec : "on va prononcer des mots tels que sperme, testicule, vagin, utérus, sexe, spermatozoïde, sein, pénis..." et là ils sont gelés sur place, ça les calme pas mal (testé avec succès dans 3 classes sur 4).

- au premier doc du chapitre, quand le premier ricanement fuse suite à la prononciation du mot "sperme", stopper net le lecteur et prendre la classe entre quat'zyeux : "Allez-y, vous avez 5 minutes pour rire, après on bosse et le premier qui rit c'est 1h de colle". Efficace.

- faire une liste des mots permis (scientifiques ou courants : sexe, pénis) et ceux interdits (grossiers, vulgaires : je vous laisse deviner). Périlleux à mon avis.

- flanquer la honte de sa vie au glandu qui lance "p'tain, j'en ai rien à foutre de l'utérus des nanas, à quoi ça va m'servir ?". Réponse de la prof, très énervée : "tu comptes avoir une copine plus tard ?" "ben ouais, huhuhu (ricanement bête)" vu ta tronche mon gars c'est pas sûr (non ça on ne peut pas le dire) "peut-etre que tu comptes avoir des enfants aussi ? non parce que le jour où tu iras chez le gyneco avec elle et qu'il t'expliquera 2-3 trucs, tu crois pas que tu vas passer pour un CON ? et ta nana, elle te prendra pas pour un CON ? et tes copains là, tu crois pas qu'ils trouvent que t'es vraiment CON ?" etc... Mon conseil : il faut que ça dure assez longtemps, et prononcer plus de 10 fois le mot CON pour que ça rentre bien dans les crânes de toute la classe.

- les embrouiller, de préférence avec un vocabulaire lourdement scientifique. Démonstration : "M'dame, c'est quoi la mouille ?" "Pardon ? Je ne vois pas de quoi tu veux parler, peux-tu expliciter ton propos ?" "Ben euh, vous voyez quoi, c'est quand la fille elle est... euh, excitée enfin, euh..." "Certes... tu veux certainement parler de lubrification via les sécrétions vaginales mêlées à la glaire cervicale en période ovulatoire ?" "Gneuh hein ?" (peu importe que ça veuille dire quelque chose ou non, dans ce cas la quantité prime sur la qualité). J'avoue, c'est ma technique préférée, gnarkgnarkgnark.

Appel : Del, si tu passes par là, tu es OBLIGEE de me laisser un comm et de partager avec la foule qui lit ce blog (au moins 3 copines) tes techniques de dépatouillage de questions débiles d'ados obsédés !

dimanche 10 février 2008

Emoi bulletinesque


Vendredi soir, une émotion terrible m'a étreint les tripes. Je venais d'entrer en possession du Livret d'Evaluation du Cycle des Apprentissages Premiers de mon fils aîné.

Je vous passe la liste des compétences A, VA ou NA (comment ça toi pas comprendre ? c'est du langage sms d'instit, j'texplique : compétence acquise / en voie d'acquisition / non acquise, ça va mieux ?), même si certaines ont fait bondir la Fierté Paternelle de mon SuperMâle ("comment ça il ne sait pas compter jusque 5 ??? rien qu'hier il a compté jusque 14 presque sans se tromper !! c'est n'importe quoi cette prof, je vais aller la voir et faire compter O devant elle" - évidemment je lui ai expliqué en long en large et en travers que c'était LE truc à ne pas faire, LE truc qui insupporte n'importe quel prof, LE truc qui fout la honte à l'enfant pour toute sa vie, bref).

C'est en fait la lecture de l'appréciation manuscrite de la maikresse qui m'a rendue toute chose, un peu comme si je passais de l'autre côté, dans la quatrième dimension. Cette fois, je ne suis plus prof, je suis parent d'élève, et je mesure à quel point chaque mot, chaque virgule, chaque point d'exclamation a son importance dans une appréciation. Comment interpréter ce " timide et réservé", pléonasme ou enfonçage de clou ? "S'est finalement intégré au groupe", aïe, il a failli être exclu par les autres ou quoi ? Et en terminant par "allez courage !", suggère-t-elle que mon fils est déjà sur la voie de l'échec scolaire ???

Heureusement, un ptit rdv le lendemain avec la maikresse (deja planifié hein, on n'est pas deja des parents chieurs tout de même), et ça allait mieux. N'empêche, ce n'est que le début de longues années de stress trimestriel...