mardi 12 février 2008

Zizi sexuel (suite)

Le grand évènement de l'année de 4e, attendu ardemment par les élèves, préparé avec minutie et moult pincettes par le prof de Sciences de la Vie et de la Terre, c'est bien sûr le chapitre sur la reproduction. A nous, rires gras, blagues douteuses, questions faussement innocentes sur des sujets zoo/scato/nécro... hmm que de plaisir en perspective !

Comment parler sérieusement des aspects scientifiques de la reproduction quand les bouquins nous proposent des docs comme ça :



OK c'est une expérience historique, mais va rester sérieux en étudiant des grenouilles en caleçon... ou quand une élève s'exclame : "Euh m'dame, elle a une couche la grenouille là ???".

Comment donc désamorcer la bombe hormonale qui risque de nous exploser en pleine tronche, ruinant nos efforts de préparation et notre enthousiasme à transmettre de la Culture Scientifique ? Quelques stratégies glanées en stage auprès de collègues (femmes, jeunes et hyper branchées, comme moi... hem) :

- avant même de démarrer, faire un speech : "bon alors maintenant on aborde une partie très sérieuse qui vous concerne de près : la reproduction sexuée". Rires gras ("huhu, elle a dit sexe la prof"). A priori, c'est le bide. Poursuivre avec : "on va prononcer des mots tels que sperme, testicule, vagin, utérus, sexe, spermatozoïde, sein, pénis..." et là ils sont gelés sur place, ça les calme pas mal (testé avec succès dans 3 classes sur 4).

- au premier doc du chapitre, quand le premier ricanement fuse suite à la prononciation du mot "sperme", stopper net le lecteur et prendre la classe entre quat'zyeux : "Allez-y, vous avez 5 minutes pour rire, après on bosse et le premier qui rit c'est 1h de colle". Efficace.

- faire une liste des mots permis (scientifiques ou courants : sexe, pénis) et ceux interdits (grossiers, vulgaires : je vous laisse deviner). Périlleux à mon avis.

- flanquer la honte de sa vie au glandu qui lance "p'tain, j'en ai rien à foutre de l'utérus des nanas, à quoi ça va m'servir ?". Réponse de la prof, très énervée : "tu comptes avoir une copine plus tard ?" "ben ouais, huhuhu (ricanement bête)" vu ta tronche mon gars c'est pas sûr (non ça on ne peut pas le dire) "peut-etre que tu comptes avoir des enfants aussi ? non parce que le jour où tu iras chez le gyneco avec elle et qu'il t'expliquera 2-3 trucs, tu crois pas que tu vas passer pour un CON ? et ta nana, elle te prendra pas pour un CON ? et tes copains là, tu crois pas qu'ils trouvent que t'es vraiment CON ?" etc... Mon conseil : il faut que ça dure assez longtemps, et prononcer plus de 10 fois le mot CON pour que ça rentre bien dans les crânes de toute la classe.

- les embrouiller, de préférence avec un vocabulaire lourdement scientifique. Démonstration : "M'dame, c'est quoi la mouille ?" "Pardon ? Je ne vois pas de quoi tu veux parler, peux-tu expliciter ton propos ?" "Ben euh, vous voyez quoi, c'est quand la fille elle est... euh, excitée enfin, euh..." "Certes... tu veux certainement parler de lubrification via les sécrétions vaginales mêlées à la glaire cervicale en période ovulatoire ?" "Gneuh hein ?" (peu importe que ça veuille dire quelque chose ou non, dans ce cas la quantité prime sur la qualité). J'avoue, c'est ma technique préférée, gnarkgnarkgnark.

Appel : Del, si tu passes par là, tu es OBLIGEE de me laisser un comm et de partager avec la foule qui lit ce blog (au moins 3 copines) tes techniques de dépatouillage de questions débiles d'ados obsédés !

2 commentaires:

Mél a dit…

Ah !!! Je sens que tu vas bien t'amuser !! Et que tu vas pouvoir nous raconter plein d'anecdotes rigolotes !
Je compatis et si j'ai une idée du tonnerre, je te la fais parvenir, mais celles dont tu parles sont déjà pas mal.
Gros bizzzzz

Lu a dit…

'fais gaffe, à traiter plusieurs fois de con un élève, tu risques p'têt la garde à vue :-) ! (mais, m'sieur l'agent, c'est pas de la calomnie : je vous jure qu'il est VRAIMENT con, celui là !!)
Bisous !