Il y a un an

Il y a un an, j'étais au 36e dessous. Ou plus précisément, au 9e étage d'un hôpital. On m'y avait fait entrer la veille dans l'après-midi, "vos analyses ne sont pas terribles", et à la même heure il y a un an je regardais un écran pendant qu'une sonde pleine de gel dégueu se baladait sur mon ventre plutôt petit pour 8 mois de grossesse. J'avais déjà un doute depuis le coup de fil, on m'avait pourtant fait des examens rassurants entre temps, mais là, je voyais très bien les notches qui se dessinaient sous la silhouette en gros plan de mon bébé.

Pour info, les notches sont des variations de débit sanguin dans les artères utérines, ou ombilicales, faut être pro pour les détecter, mais moi j'avais eu droit à un cours la semaine précédente (l'échographe avait une stagiaire et lui a tout expliqué, je n'en avais pas perdu une miette, en toute innocence et soif de connaissance toute professorale, puisque tout allait bien à ce moment là).

Et encore une fois, j'ai compris avant que la décision ne me soit exprimée de vive voix. Bébé trop petit. Quasi plus de liquide amniotique. Césarienne demain matin.

Eh bien vous savez quoi ? Maintenant je m'en fous. Ce qui était si dur à vivre il y a un an, et encore plus difficile il y a 3 ans et demi, désormais tout cela me semble si loin, irréel, comme si ce n'était pas moi qui ai vécu cela. Pour me remettre de la naissance d'O., il m'aura fallu la revivre en version atténuée avec T. Une sorte de vaccination à l'envers.

Donc voilà, juste pour dire, je vais bien :)